Alisier torminal - Sorbus torminalis
Je suis un arbre caduc de la famille des rosacées, nommé Sorbus torminalis en latin, parfois aussi Alisier des bois ou Sorbier torminal en français. En Allemagne, on m’appelle Elsbeeren et en Alsace Alschbeere.
Originaire d'Europe, Afrique du Nord et Asie mineure, mon nom Sorbus vient du latin sorbere, signifiant boire, du fait de mes fruits astringents riches en tanins, et torminalis du latin torquere, se tordre, signifiant « qui guérit les coliques ».
Très rustique (-15°c), résistant au stress hydrique et facile à entretenir, comme la plupart des plantes proposées par la pépinière du Hanfgranva, située dans le Ried centre Alsace (à la limite Bas-Rhin, Haut-Rhin, Vosges), j’aime le soleil et pousse également à mi-ombre. J’aime aussi les sols secs à frais, quels que soient leur pH, mais pas superficiels.
En Alsace, vous me trouverez souvent dans les plaines du Haut-Rhin, les collines du Nord au Sud jusqu'à 800m et le Sundgau.
Très intéressant pour ma biomasse, de croissance plutôt lente, j’ai une grande facilité à rejeter de souche après recépage et une aptitude à être conduit en trogne (arbre têtard, arbre d'émonde). D’ailleurs je me reproduis souvent par drageonnement avec les rejets partant de mes racines. Je présente aussi un grand intérêt comme bois d'œuvre. Mon beau bois est utilisé pour des placages décoratifs, la marqueterie, la lutherie, l’ébénisterie et les piquets de clôture.
Entomophile et mellifère, pour les insectes et pour l’apiculture, je suis autofertile et présente en mai des corymbes de fleurs blanches, avant d’offrir aux oiseaux, petits mammifères, blaireaux et gastronomes, de mi-août à octobre, mes grappes de baies comestibles une fois blettes, les alises, subglobuleuses rouges-brunes, avec lesquelles sont produites confiture et eau de vie. Mes fruits sont également connus pour agir contre diarrhées et dysenterie. Au printemps, mes feuilles se consomment sans excès en salade lorsqu’elles sont encore jeunes et tendres. Plus âgées, elles développent une légère toxicité, se traduisant par une amertume plus marquée.
Ma valeur ornementale tient notamment à mes assez grandes feuilles lobées d’un vert brillant ressemblant à celles de l’érable ou du platane, qui sont parmi les premières à devenir très belles en automne. On peut aussi y voir la forme d’une grenouille, avec trois à cinq paires de lobes profonds : la première est très pointue et triangulaire à la base, les suivantes plus larges et toujours plus courtes. Mon port est ovale à arrondi avec une hauteur de 10 à 20 mètres et une envergure à maturité d’environ 12 mètres.
Je n’ai pas besoin de taille. Si vous l’estimez tout de même nécessaire, elle pourra intervenir avant la reprise de la végétation pour supprimer les bois entrecroisés, morts ou malades (bien que très rustique, araignées rouges, pucerons ou cochenilles peuvent parfois m’attaquer, tout comme pourridié, chancre ou feu bactérien).
Planté isolé, dans une haie fruitière, champêtre ou un jardin-forêt, mon enracinement est profond et étendu. Je préfère donc être éloigné des bâtiments et autres infrastructures.