Chêne sessile - Quercus petraea
Je suis un arbre caduc de la famille des fagacées, nommé Quercus petraea en latin, parfois aussi Chêne rouvre, Chêne à trochets, Chêne des pierriers, Chêne mâle ou Chêne noir en français. En Allemagne, on m’appelle Eiche ou Wintereiche et en Alsace Eicha ou Wentereicha.
Originaire des régions tempérées d'Europe, je suis un post-pionnier qui pousse actuellement dans quasiment toute l’Europe, hormis dans ses régions les plus septentrionales et méridionales. Mon nom latin fait référence à ma capacité à pousser sur des terrains pierreux.
Très rustique (-24°c), relativement résistant au stress hydrique et facile à entretenir, comme la plupart des plantes proposées par la pépinière du Hanfgranva, située dans le Ried centre Alsace (à la limite Bas-Rhin, Haut-Rhin, Vosges), je préfère l’ombre ainsi que les sols secs à frais, assez acide à neutre, mais pas superficiels. Je supporte mieux les sécheresses estivales que le chêne robur.
En Alsace, vous me trouverez souvent en plaine et dans les vallées vosgiennes jusqu'à 750m.
Intéressant pour ma biomasse, de croissance moyenne, j’ai une facilité à rejeter de souche après recépage et une aptitude à être conduit en trogne (arbre têtard, arbre d'émonde). Je présente aussi un intérêt comme bois d'œuvre. Mon bois mi-dur est utilisé en menuiserie extérieure, intérieure, meuble, parquet, piquets, tonnellerie, … Mon écorce est source de tanins pour tanner et rendre le cuir plus durable.
Anémophile et mellifère (grâce au miellat), pour les insectes et pour l’apiculture, je suis autofertile et présente en mai des fleurs en chatons, avant d’offrir aux animaux (essentiellement cochons et sangliers) et gastronomes, de septembre à octobre, mes fruits comestibles, glands ovoïdes et sessiles (c’est-à-dire « assis », sans pédoncule). Bien préparés, pour en diminuer la concentration en tanins, mes glands pourront être transformés en farine ou en purée, voire torréfiés.
Ma valeur ornementale tient notamment à mes feuilles aux lobes réguliers et peu prononcés, ainsi qu’à mon houpier ample et assez clair. Mon port est colonnaire majestueux avec une hauteur de 20 à 40 mètres et une envergure à maturité pouvant aller jusqu’à 30 mètres.
Je n’ai pas besoin de taille. Si vous l’estimez tout de même nécessaire, elle pourra intervenir avant la reprise de la végétation pour supprimer les bois morts ou malades (bien que très rustique, l’oïdium et les galles, entre autres, peuvent parfois m’attaquer).
Planté isolé, dans une haie fruitière, champêtre ou un jardin-forêt, je peux aussi servir de fourrage de fruit et de feuilles pour le bétail. Ma longévité peut dépasser le millénaire et mon enracinement est profond et étendu. Je préfère donc être éloigné des bâtiments et autres infrastructures.