Avez-vous déjà remarqué près de chez vous, ou en traversant la France, que dans les élevages bien arborés, notamment ceux de volailles, bovins, ovins et équins, l’ambiance agroforestière est appréciée des animaux ?
Mais au-delà du bien-être-animal, quels avantages présente le fait de planter des arbres et des haies pour l'élevage ? Et, surtout, est-ce économiquement rentable ?
Les bénéfices de l'arbre et des haies pour l’élevage
1. Protection climatique et limitation des risques
- Les arbres et haies agricoles offrent une protection contre les intempéries : ombrage et fraîcheur en été, brise-vent et protection contre le gel en hiver.
- D’une façon générale, la présence de haies et d'arbres contribue à réduire la mortalité des jeunes animaux en les protégeant des conditions climatiques extrêmes.
- Leur plantation bien réfléchie permet aussi, en plus d’une meilleure insertion paysagère, une climatisation des bâtiments agricoles, pour des élevages plus confortables.
- Pour les bovins, ovins et caprins, la présence d'arbres fourragers tels que tilleuls, ormes, noyers et mûriers constitue un "frigo estival", réduisant le stress thermique.
- Les chênes et les châtaigniers sont quant à eux les arbres fourragers et protecteurs par excellence pour les élevages porcins en plein air.
2. Complément alimentaire et gestion intégrée de la santé animale
Des études montrent que les haies et arbres fourragers peuvent améliorer les rendements laitiers et la prise de poids du bétail, engendrant des gains économiques considérables pour les éleveurs. En pratique, certains arbres comme le Frêne, le Murier blanc ou l’Aulne blanc offrent des feuilles riches en nutriments, facilement utilisables comme fourrage sur pied, coupé au besoin ou préalablement séché.
Au-delà de leur apport vital en période de disette ou de sécheresse, la réserve alimentaire diversifiée que les animaux peuvent trouver au sein d’une haie contribue également en temps normal à l'autonomie économique de l’élevage, quand une place est laissée à l’automédication par le troupeau lui-même. Les ruminants, capables de sélectionner les plantes bioactives, en retirent selon leurs besoins des bénéfices prophylactiques ou curatifs, réduisant ainsi les frais vétérinaires.
3. Lutte renforcée contre les parasites
Ces frais peuvent d’autant plus baisser que les arbres et haies servent d'abri, notamment pour oiseaux et insectes prédateurs qui régulent naturellement diverses populations de ravageurs des cultures et parasites des élevages. Par exemple, coccinelles et syrphes peuvent limiter la prolifération de pucerons nuisibles à diverses productions végétales. Autre exemple, pour les élevages caprins et ovins, il est prouvé que les haies aident à réduire la présence de tiques. En diminuant ainsi la pression parasitaire, une biodiversité fonctionnelle réduit l'utilisation de traitements et permet de réaliser là encore d’autres économies significatives.
4. Amélioration de la qualité des prairies pour l'élevage
Planter des arbres et des haies pour l'élevage permet aussi d’augmenter la productivité herbagère grâce à leurs racines et à leurs feuilles vivantes, puis mortes. En effet, l’agroforesterie favorise l'infiltration de l'eau, limite l'érosion des sols et bénéficie directement aux zones de pâturage en préservant leur fertilité et en les enrichissant en minéraux.
De plus, les ligneux et leur microclimat augmentent aussi la qualité des herbages en favorisant la diversité végétale et améliorant la rétention d'humidité des sols, ce qui permet une pousse d’herbe estivale plus forte.
Mais qu’en est-il au voisinage de cultures fourragères (luzerne, maïs, orge, …) ? Pour découvrir l’effet des IAE (infrastructures agroécologiques) sur ces dernières, nous vous invitons à lire nos articles dédiés aux haies agricoles et aux grandes cultures.
Les conseils pour réussir votre projet
- Valoriser des plants labellisés : optez pour des plants vigoureux, adaptés à leur écosystème et aux changements en cours. Issus de la Pépinières du Hanfgranva, ils sont produits sur sol vivant et selon les règles de l’agriculture biologique, à partir de semences issues de filières de qualité, telles que Végétal Local et Matériel Forestier de Reproduction.
- Diversifier les essences : grâce à notre offre élargie, associez des arbres fourragers (tilleuls, ormes, mûriers, …) à des essences arbustives et buissonnantes locales pour maximiser les bénéfices économiques et agroécologiques.
- Éviter les espèces toxiques : certains arbres (if, chêne en trop grande quantité, robinier faux-acacia) peuvent être toxiques pour les ruminants, chèvres et chevaux. Nous vous en détournerons.
- Adapter votre choix au type d'élevage : pour les volailles, par exemple, préférer des haies denses (noisetiers, aubépines, charmilles, troène, sureaux …) pour offrir abri et protection contre les prédateurs, sans oublier des arbres, à conduire en trogne ou non, dans les parcours, tels que mûriers rouges, tilleuls, figuiers ou merisiers.
- Protéger votre plantation : au moment de la commande, prévoyez des dispositifs de protection pour les jeunes plants (clôtures ou gaines au format adapté) afin d'éviter qu'ils ne soient broutés trop tôt par le bétail.
- Planifier l’entretien : une taille adaptée et régulière favorise le développement des arbres et haies tout en maintenant leur productivité en bois, fruits et fourrage. De très bons guides, plus ou moins détaillés, existent pour cela. Nous pourrons vous en conseiller.
Conclusion
Planter des arbres et des haies pour l'élevage représente un levier puissant de gain économique et de bien-être animal dans un contexte de changement climatique.
De plus, la productivité globale arbre plus prairie ou arbre plus culture est supérieure à celle d'une prairie seule ou d’une culture seule et permet en complément d’une production de plaquettes pour litière, d’également diversifier ses débouchés avec la vente de plaquettes pour paillage ou bois énergie, voire de bois-bûche issus des arbres et haies de la ferme.
En choisissant les bonnes essences, en valorisant au bon endroit et au bon moment les plants issus de notre pépinière bio, éleveuses et éleveurs peuvent renforcer la résilience de leurs cheptels, troupeaux et entreprises agricoles tout en contribuant à la biodiversité et à la qualité paysagère de leur environnement.
Pour en savoir plus et passer à l’action, contactez-nous !